Sport et troubles du comportement alimentaire

La pratique sportive peut par certains aspects (pratique excessive, anxiété en cas d’inactivité, comparaison entre athlètes, pression des résultats…) associés à un environnement psychique particulier, faire le lit de troubles du comportement alimentaire : comment les identifier au plus tôt afin d’en limiter l’impact et redonner au sport sa pleine valeur d’allié clef de notre santé.

Troubles du comportement alimentaire, de quoi parle-t-on ?

Les troubles du comportement alimentaire ou TCA, se définissent pour la population générale selon 3 pathologies : la boulimie, l’anorexie mentale et l’hyperphagie boulimique. Chez les sportifs, ces pathologies seront rarement observées telles quelles, mais plutôt sous des formes subcliniques ou atténuées, mais pourtant potentiellement tout aussi délétères. On parlera alors volontiers de « troubles de l’alimentation non spécifiques » ou EDNOS en anglais. Des troubles n’étant d’ailleurs souvent pas perçus comme tels, par les sportifs qui en souffrent, d’où l’importance d’un diagnostic extérieur.

Comment les détecter ?

Fréquemment ignorés par les personnes atteintes, mais également parfois perçus comme honteux, les TCA n’entraînent que très rarement de prise en charge volontaire. Afin de changer cet état de fait, de nombreux travaux sont menés au sein des fédérations et plus particulièrement des centres de formation des jeunes :  sensibilisation des équipes encadrantes, réalisation de questionnaires ciblés… Autant de pistes à développer afin de pouvoir aider au plus vite les individus atteints.

Comment y remédier ?

Dès lors que la prise de conscience a eu lieu par la personne atteinte, une grande partie de la démarche de guérison est réalisée. Charge alors aux professionnels de santé (psychiatres, psychologues…), mais également aux professionnels de la diététique et de la nutrition (nutritionniste, diététicien…) d’élaborer pour chacune d’elles, le message de reconstruction adapté. Pour ce faire, on privilégiera la mise en place d’objectifs personnalisés en bannissant par exemple les notions de prise de poids chiffrées naturellement bloquantes, pour leur préférer des deltas de poids négatifs à combler (ex : si le poids physiologique nécessite objectivement de gagner 10 kg, parlera d’un delta de -10 à atteindre). Le suivi nutritionnel, au-delà d’une réflexion comptable des calories aura lui à cœur d’adjoindre la notion de durée, beaucoup plus en phase avec la réalité métabolique. Ex : bannir le pain ou tout autre féculent sous prétexte de baisser l’addition calorique d’une collation ou d’un repas, est une réflexion « court-terme », niant complétement la notion de durée de satiété, d’où une réapparition de la sensation de faim, propice aux apports anarchiques, beaucoup plus rapide. On pourra également réaliser grâce à une hospitalisation de jour, une mesure calorique précise des dépenses journalières du sportif et lui permettre ainsi de toucher du doigt de manière concrète, l’éventuel gap existant entre ses apports et ses besoins, et déclencher ainsi une prise de conscience.

Au-delà de ces techniques de réajustement alimentaire, on visera bien sûr à favoriser la prévention en enseignant dès le plus jeune âge et plus particulièrement au sein des structures sportives les éléments clefs de choix d’une nutrition santé de qualité.

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